lundi 1 août 2011

La planète sauvage - René Laloux


Sur la planète Ygam vivent les Draags, humanoïdes de douze mètres de haut. Ayant atteint les plus hautes sommes de la connaissance, ils mènent une existence de loisirs et de méditation. Ils possèdent de minuscules animaux familiers, les Oms. Tout commence lorsque Tiwa, fille du Grand Edile, adopte un bébé Om qu'elle baptise Terr...

Réalisé par René Laloux avec les graphismes de Roland Topor, la planète sauvage est un film d'animation librement adapté du roman de Stefan Wul, Oms en série. L'histoire est globalement celle du livre et raconte la confrontation entre deux civilisations, les Oms et les Draags. Cependant de nombreuses libertés ont été prises par rapport au roman. Tout d'abord, si dans le livre les oms se réfugiaient dans un de continents sauvages de la planète Ygam, dans le film c'est vers le seul satellite naturel de cette planète que les Oms partent au moyen de fusées. De même, dans le film, les Draags s'adonnent a des exercices de méditations qui vont prendre une importance considérable à la fin du récit. Cette invention, ainsi que la fin sensiblement différente donnent au film une touche beaucoup plus intellectuelle par rapport au livre. La métaphore sur le déclin des civilisations est toujours présente mais elle est enrobée d'une couche de poésie qui est totalement absente du roman de Wul.


Le style graphique très prononcé qui est l’œuvre de Roland Toppor donne au film une personnalité très forte. René Laloux tenait absolument à s'éloigner du style Disney fait d’aplats de couleurs, trop connoté enfants. Il voulait proposer quelque chose de différent et alla même jusqu'à ne pas utiliser les techniques traditionnelles à base de feuilles de celluloïde sur lesquelles sont peintes les différents éléments constituant l'image finale. Il préféra travailler sur du papier ce qui donne à l'image une texture complètement différente mais complexifie le travail des animateurs et alourdit le budget. Cette difficulté plus un budget des plus serré explique sans doute pourquoi l'animation est parfois sommaire avec des personnages aux mouvements peu naturels.


Le film fut un succès critique à sa sortie. Il remporta le prix du jury en 1973 à Cannes et la célébrité de Roland Toppor lui assura une couverture médiatique importante. Il est aujourd'hui considéré comme un classique du cinéma d’animation et de la science fiction. Et pourtant, je dois avouer que je ne l'aime pas. Je préfère largement la version de Wul. Je n'adhère absolument pas à la poésie du film et préfère le coté divertissant du livre. Je trouve même la fin du film assez raté voire ridicule. Quand aux graphismes de Toppor, je les trouve laids. Ajoutez à cela des animations basiques, une musique électronique du plus mauvais gout, de nombreuses longueurs alors que le film ne fait que 72 minutes et des acteurs qui semblent plus lire leur texte qu'interpréter un rôle, Jean Topart est à ce titre assez insupportable, cela fait beaucoup trop de points négatifs pour un seul film. J'avais déjà vu la planète sauvage il y a quelques années sans l’apprécier. Ma lecture récente de Oms en série m'a convaincu de lui donner une seconde chance. Cela sera très certainement la dernière. Ce n'est tout simplement pas ma tasse de thé et je préfère largement les maitre du temps, du même René Laloux, adapté également d'un roman de Wul.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

J'avais eu la même réaction en le voyant : dessin raté, animation ratée, trop intellectualisant à mon goût, tout cela aux dépens de l'histoire. Laloux reste le réalisateur de Gandahar, peut-être plus classique mais aussi bien plus intéressant.

Efelle a dit…

Je lui préfère aussi le roman pour ce qui est d'Oms en série et Les maîtres du temps et Gandahar pour ce qui concerne Laloux.
Je n'ai pas aimé cette fin pseudo poétique tendance niaise.

Pitivier a dit…

J'aime beaucoup les maitres du temps. J'ai découvert le dessin animé gamin et il m'avait marqué. Je l'ai revu plusieurs fois adulte et je le trouve toujours aussi bien. Le roman est bien mais moins fort je trouve. C'est surtout le passage des pirates que je trouve moins bon.

Quand à Gandahar, je ne l'ai jamais vu. Mais je ne désespère pas de le voir un jour.

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